Réchauffement climatique : consensus ou polémique ?
La publication du rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC) le 2 Février dernier aurait dû clore toute polémique sur la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique. Or un groupe ultra minoritaire de scientifiques essaie de faire entendre une autre version sur les causes de ce réchauffement.
Lors d’une conférence donnée le jeudi 1er Mars 2007 à l’Université de Jussieu, Vincent Courtillot, directeur de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), a confirmé son désaccord avec le consensus scientifique sur la question climatique, et condamné l’attitude trop catastrophiste des médias.
M. Courtillot a mis en avant ses doutes, partagés par ses collègues de l’IPGP dont fait partie Claude Allègre, sur la validité statistique du GIEC qui estime le rapport entre activité anthropique et réchauffement à 90% de probabilité. « La science constate à la fois un réchauffement avéré et une augmentation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère [...] Vouloir corréler les deux constations dans une relation de cause à effet, sous prétexte qu’elles sont corrélées dans le temps, n’a présentement aucune base scientifique » affirme Serge Galam dans un article publié dans Le Monde en Février.
En reprenant la fameuse courbe d’évolution de la concentration du gaz carbonique atmosphérique, principal gaz à effet de serre, Courtillot affirme qu’on ne peut pas évaluer avec certitude sa progression future. Même si depuis les années 1970, et non depuis la révolution industrielle du 19ème siècle, on note une nette augmentation du CO2 dans l’atmosphère, pourquoi ne pas envisager une baisse soudaine dans les années à venir ? En étudiant certaines roches, des scientifiques ont pu élargir cette courbe aux deux précédents millénaires. Au Moyen-âge, on peut également voir une progression forte de la teneur en CO2 atmosphérique comparable à celle enregistrée ces dernières décennies, suivie d’un retour à une valeur moyenne et ce sur une période de plusieurs dizaines d’années. Alors, s’agit-il de fluctuations rares qui vont s’estomper, ou à l’inverse des premiers signes d’un changement global qui va s’amplifier ?
Selon Courtillot, les scientifiques n’ont pas assez « regardé ailleurs », en ce sens que l’esprit scientifique veut que toutes les hypothèses soient envisagées. A partir d’une évidence qui leur est parue solide, les scientifiques et les politiques se sont embarqués dans la lutte contre le CO2. Or, il pourrait y avoir d’autres causes dont nous n’aurions pas étudié les conséquences. Par exemple les variations du Soleil et de ses taches, qui selon le directeur de l’IPGP expliquent beaucoup mieux les variations de températures que le gaz carbonique.
Entouré d’une équipe de chercheurs venant de différentes disciplines, Courtillot tente actuellement de valider ses hypothèses afin de montrer que les recherches actuelles sur les moyens « d’éviter le pire » ne vont pas dans le bon sens car elles ne se basent pas sur les bons problèmes.
Les contestataires reprochent également le manque de rigueur dans l’utilisation des données sur les variations de température. Ils mettent en avant le peu de sources et de vérifications des données donc l’impossibilité d’être critique quant aux mesures de la température. « A partir de plusieurs petites erreurs, on peut arriver à de grosses erreurs », insiste Vincent Courtillot.
Mais il est difficile de se faire entendre lorsque l’on défend une hypothèse qui viendrait démonter tous les efforts mis en œuvre par les politiques au niveau international. Car cette bataille contre le réchauffement de la planète renvoi à des enjeux économiques immenses aussi bien dans les moyens financiers engagés pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre que dans l’opportunité d’un essor pour certaines entreprises. Dans le livre Green to Gold : Companies Use Environmental Strategy to Innovate, Create Value and Build Competitive Advantage paru en Octobre 2006, Daniel Esty et Andrew Winston montrent que “passer au vert” permet à de grandes sociétés (BP, IKEA, McDonald’s entre autres) d’augmenter leur chiffre d’affaire sous l’étiquette d’une initiative au progrès environnemental. En France, des pôles de compétitivité, comme Tenerrdis en Rhône-Alpes, se forment autour de la question environnementale et cherchent des solutions pour préserver la planète en favorisant l’implantation d’énergies renouvelables. Jacques Chirac proposait en Février la création d’une Organisation des Nations Unies pour l’Environnement (ONUE). On ne peut voir dans cette mouvance « écolo » que d’aspects positifs. Est-ce pour autant la meilleure solution pour parer aux catastrophes prévues par les climatologues si la température continue d’augmenter ?
mardi 17 avril 2007
Réchauffement climatique
Publié par
maraude
à
19:38
Libellés : Réchauffement climatique
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