par Vaclav Klaus, Président de la République Tchèque dimanche 17 juin 2007, par
Source : Financial Times, 13 juin 2007
traduction : Bernard Beauzamy
Nous vivons une époque étrange. Un hiver exceptionnellement doux est assez - en oubliant que, pendant tout le 20ème siècle, la température globale n’a augmenté que de 0.6 pour cent - pour que les défenseurs de l’environnement et leur disciples suggèrent des mesures radicales et immédiates concernant le climat.
L’an dernier, le film soi-disant "documentaire" de Al Gore a été projeté dans les cinémas du monde entier ; en Angleterre, le rapport Stern (plus ou moins inspiré par Tony Blair) a été publié ; le quatrième rapport du Panel Intergouvernemental des Nations Unies à propos du changement climatique a été rédigé, et le sommet du G8 a annoncé des volontés d’action à propos du climat. Les gens rationnels et ceux qui aiment la liberté doivent répondre. La dictature du politiquement correct est stricte, et une seule vérité acceptable nous est imposée ; ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’humanité. Tout le reste est dénoncé.
L’écrivain Michael Chrichton l’a dit clairement : "le plus grand défi auquel l’humanité ait à faire face est le défi de distinguer la réalité de l’imagination, la vérité de la propagande". Je ressens la même chose, parce que l’hystérie du réchauffement climatique global est devenu un exemple évident d’un problème de choix entre la vérité et la propagande. Il faut du courage pour s’opposer à la vérité "établie", bien qu’un très grand nombre de gens - y compris des scientifiques de très haut niveau - voient la question sous un angle complètement différent. Ils protestent contre l’arrogance de ceux qui défendent l’hypothèse du réchauffement global et la mettent en relation avec les activités humaines.
J’ai passé l’essentiel de ma vie sous le joug du communisme ; je me sens obligé de dire que je vois la plus grande menace à la liberté, à la démocratie, à l’économie de marché et à la prospérité venir maintenant de la défense ambitieuse de l’environnement, et non du communisme. Cette idéologie veut remplacer l’évolution libre et spontanée de l’humanité par une sorte de planification centrale (et maintenant globale).
Les défenseurs de l’environnement demandent des actions politiques immédiates parce qu’ils ne croient pas en l’impact positif, à long terme, de la croissance économique. Ils ignorent les progrès technologiques que les générations futures réaliseront, ainsi que le fait bien établi, selon lequel plus une société est riche, meilleure est la qualité de l’environnement. Ce sont des Malthusiens pessimistes. Les scientifiques devraient nous aider et prendre en considération les effets politiques de leurs opinions scientifiques. Ils ont l’obligation de rendre publics leurs choix politiques et leurs jugements de valeur, et d’expliquer en quoi ces choix affectent leurs interprétation des faits scientifiques.
Cela a-t-il un sens, de parler de réchauffement de la Terre, quand nous le regardons dans le contexte de son évolution sur des centaines de millions d’années ? Tous les enfants, à l’école, apprennent qu’il y a eu des variations de température ; ils ont entendu parler des âges glaciaires et des climats plus tempérés du Moyen Age. Nous tous avons remarqué, pendant nos vies, des changements de température (dans les deux sens).
Du fait des progrès des technologies, de la production de richesses, de la rationalité des institutions et de la capacité des pays à s’organiser, l’adaptabilité des sociétés humaines s’est considérablement accrue. Elle continuera à s’accroître et résoudra toutes les conséquences potentielles de changements climatiques modérés. Je suis d’accord avec le Professeur Richard Lindzen, du Massachussetts Institute of Technology, lorsqu’il dit "les générations futures se demanderont avec une stupéfaction amusée pourquoi, au début du 21ème siècle, le monde développé s’est plongé dans une panique hystérique à propos d’une augmentation globale moyenne de température de quelques dixièmes de degré, et, sur la base d’exagérations grossières, de projections informatiques hautement incertaines, combinées en déductions improbables, il s’est trouvé en face d’un recul de l’âge industriel".
Ce qui est en cause à propos du réchauffement global concerne davantage les sciences sociales que les sciences naturelles et davantage l’homme et sa liberté que quelques dixièmes de degré Celsius dans une température globale moyenne.
En tant que témoin dans le débat mondial d’aujourd’hui, à propos du climat, je suggère ce qui suit :
Les changements climatiques modérés ne demandent pas de mesures restrictives à long terme ; Toute suppression de la liberté et de la démocratie doit être évitée ; Au lieu d’imposer l’organisation aux gens par autorité, laissons les vivre comme ils l’entendent ; N’acceptons pas la politisation de la science et n’acceptons pas le terme "consensus scientifique", qui provient toujours d’une majorité bruyante et non d’une minorité silencieuse ; Au lieu de parler de l’ "environnement", faisons attention à notre conduite personnelle ; Soyons humbles mais confiants dans l’évolution spontanée des sociétés humaines. Faisons confiance à sa rationalité et n’essayons pas de la ralentir ou de l’orienter dans une direction particulière ; N’ayons pas peur des prévisions catastrophiques et ne les utilisons pas pour défendre et promouvoir des interventions irrationnelles dans des vies humaines.
The writer is President of the Czech Republic
Copyright The Financial Times Limited 2007
vendredi 22 juin 2007
La liberté est en danger, et non le climat
Publié par maraude à 18:36
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