Environnement - 29-01-2008 - 12:43
L'eau, une ressource devenue rare
Des icebergs qui fondent, des pluies torrentielles qui s’abattent soudainement, une sécheresse croissante…l’eau est bien le facteur « le plus important du changement climatique », comme l’affirme la députée espagnole Cristina Gutiérrez-Cortines. Mais quel est le lien de cause à effet entre le réchauffement et l’eau ? Quelles sont les conséquences pour les écosystèmes, l’agriculture ou les stocks d’eau potable ? Quelles mesures prendre? Mardi, experts scientifiques et députés européens débattent.
L’hydrosphère est un élément essentiel du climat : elle en dépend et elle l’influence. Une relation de cause à effet qui, avec le réchauffement climatique constaté sur le globe entier, fait craindre le pire pour les siècles à venir si rien n’est fait…
Selon les projections de l’ONU, dans un peu plus de vingt ans seulement, en 2032, près de 60% de la population mondiale vivra dans des régions en manque chronique d’eau.
Le lien entre réchauffement et fonte des glaces
Qui n’a pas vu les photos inquiétantes d’ours polaires à la dérive sur des morceaux de glaces fondantes ? Le réchauffement climatique provoque en effet la fonte accélérée des glaciers de la planète, que ce soit en montagne ou dans les pôles. Chaque année, « ce sont des glaces de 3 fois la taille de l’Espagne » qui disparaissent à jamais, explique l’espagnole Cristina Gutiérrez-Cortines, organisatrice de l’audition de mardi, dans le cadre de la commission temporaire sur le changement climatique.
Or, la fonte des glaces altère directement les fragiles équilibres des écosystèmes des océans, ce qui à son tour affecte les microclimats de nombreuses régions. Le constat est établi par de nombreux scientifiques, comme le professeur John A. Dracup, qui participera à l’audition : « A cause de la hausse des températures », explique-t-il, « la fonte des neiges a lieu plus tôt dans l’année (…). Nous aurons donc de l’eau plus tôt, au moment des saisons des pluies, donc lorsque nous n’en avons pas besoin. Par contre, nous aurons moins d’eau en été, pendant la saison où l’irrigation est nécessaire, c’est-à-dire quand nous en avons vraiment besoin ».
Ces bouleversements ont donc des implications très concrètes : selon la Commission européenne (dans son Livre vert sur l’adaptation au changement climatique), le risque de rareté de l’eau sera accru, ainsi que celui d’inondations, de vagues de chaleur, de feux de forêts, de perte de biodiversité, de dégradation des sols et des écosystèmes…et pas seulement.
Nos modes de vie bouleversés à l’échelle planétaire
S’il reste encore des incertitudes quant aux conséquences exactes et aux relations de cause à effet entre réchauffement et ressources en eau, il est certain que cela affectera directement nos modes de vie, ainsi que la flore et la faune qui nous entoure. L’eau potable, que nous considérons souvent en Europe comme une ressource inépuisable, devra être économisée.
Mais les implications sont plus larges encore : certains prédisaient que les conflits du XXIème siècle seraient des conflits de l’eau. Le Professeur Riccardo Petrella, un autre participant à l’audition, le confirme : selon lui, « les pays situés sur les rives de la Méditerranée, au Moyen-Orient ou en Asie centrale risquent de devenir des zones intenses de conflits liés à l’eau ».Cette prédiction apocalyptique est-elle évitable ?
Quelles réponses politiques ?
L’objectif de l’audition est déjà, selon son initiatrice, de rendre les liens entre l’eau et le changement climatique « beaucoup plus clairs ». Toute politique à ce sujet devra être adaptable et sans fin prédéterminée, car les processus naturels sont encore en phase de changement et d'étude : « Nous sommes en train d’élargir nos connaissances et rien n’est encore figé et certain », explique Cristina Gutiérrez-Cortines. Voilà pourquoi pour comprendre ce qui se passe et pourquoi, « le rôle de la science est extrêmement important ».
Il faudra également adapter les politiques à chaque pays, car les conséquences qu’ils rencontrent varient de l’un à l’autre. « Il n’est pas nécessaire que nous fassions tous pareil », explique ainsi la députée espagnole, « mais que nous le fassions de la meilleure manière qui soit ». L’Union Européenne devra, elle, éveiller les consciences au problème de l’eau. Pour cela, les citoyens doivent « rester ouverts aux nouvelles idées pour changer nos habitudes de production et de consommation. Nous devons être prêts à adapter notre mode de vie », conclut-elle.
mercredi 30 janvier 2008
Le réchauffement climatique à vau-l’eau
Publié par
maraude
à
10:29
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