Jean-François Cliche
Le Soleil
Québec
Ils sont peu nombreux, mais on les devine têtus. Contre l’avis de la majorité de leurs collègues, une poignée de scientifiques persistent à croire que l’espèce humaine n’a rien à voir, ou si peu, avec le réchauffement de la planète. Leurs arguments se frayent rarement un chemin jusque dans les médias — à part pour y être démolis. Mais il vaut tout de même la peine de s’y attarder, pour deux raisons.
"Le gaz carbonique, le mauvais suspect ?"
D’abord, pour comprendre l’actuel débat entourant le Protocole de Kyoto, qui occupera une place centrale dans la réunion du G8 qui s’ouvre aujourd’hui. C’est en effet sur les travaux de cette minorité que les États-Unis se sont longtemps appuyés pour affirmer qu’aucune preuve scientifique réelle ne permettait de lier le réchauffement aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine — principalement du gaz carbonique (CO2). Cela a été l’un des prétextes qu’ils avaient invoqué pour rejeter le Protocole de Kyoto.Bien que le président George Bush semble avoir changé d’avis sur ce point, jeudi dernier, cette école de pensée conserve une certaine influence sur l’administration américaine : la journée même de l’annonce présidentielle, le grand patron de la NASA, Michael Griffin, a déclaré à la National Public Radio que le fameux lien homme-réchauffement n’avait pas été démontré et qu’il n’était pas sûr que les changements climatiques soient une mauvaise chose.Ensuite, même si leur point de vue demeure nettement minoritaire, il n’en reste pas moins que de grosses pointures se rangent parmi les « négationnistes » — encore que, notons-le, le camp adverse n’en manque certainement pas lui non plus —, ce qui donne aussi un certain intérêt à leur point de vue. L’Américain Reid Bryson, considéré comme l’un des pères de la météorologie aux États-Unis, en est un exemple.L’un des derniers en date est Claude Allègre, savant de renom ayant remporté de prestigieux prix en sciences de la Terre et ex-ministre français de l’Éducation et de la Recherche. Comme les autres hommes de science dont il sera question ici, M. Allègre admet volontiers que la planète devient de plus en plus chaude. « La (...) question, écrivait-il l’automne dernier dans le magazine L’Express, est celle de l’influence du CO2. L’augmentation des teneurs en CO2 dans l’atmosphère est un fait d’observation, et l’homme en est très certainement responsable. À terme, cette augmentation deviendra sans nul doute une pollution néfaste, mais son rôle exact sur le climat est moins clair. Divers paramètres nous paraissent plus importants que le CO2. »
Contre-arguments
Voici donc, sans donner tort ou raison à qui que ce soit, un bref résumé de ces « paramètres ». Soulignons pour finir que des scientifiques ont déjà répliqué à ces arguments. Un bon aperçu de ces « contre-attaques » se trouve sur le site de la Royal Society, vénérable organisme scientifique britannique (www.royal soc.ac.uk/page.asp?id=6229).
Le Soleil
Québec
Ils sont peu nombreux, mais on les devine têtus. Contre l’avis de la majorité de leurs collègues, une poignée de scientifiques persistent à croire que l’espèce humaine n’a rien à voir, ou si peu, avec le réchauffement de la planète. Leurs arguments se frayent rarement un chemin jusque dans les médias — à part pour y être démolis. Mais il vaut tout de même la peine de s’y attarder, pour deux raisons.
"Le gaz carbonique, le mauvais suspect ?"
D’abord, pour comprendre l’actuel débat entourant le Protocole de Kyoto, qui occupera une place centrale dans la réunion du G8 qui s’ouvre aujourd’hui. C’est en effet sur les travaux de cette minorité que les États-Unis se sont longtemps appuyés pour affirmer qu’aucune preuve scientifique réelle ne permettait de lier le réchauffement aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine — principalement du gaz carbonique (CO2). Cela a été l’un des prétextes qu’ils avaient invoqué pour rejeter le Protocole de Kyoto.Bien que le président George Bush semble avoir changé d’avis sur ce point, jeudi dernier, cette école de pensée conserve une certaine influence sur l’administration américaine : la journée même de l’annonce présidentielle, le grand patron de la NASA, Michael Griffin, a déclaré à la National Public Radio que le fameux lien homme-réchauffement n’avait pas été démontré et qu’il n’était pas sûr que les changements climatiques soient une mauvaise chose.Ensuite, même si leur point de vue demeure nettement minoritaire, il n’en reste pas moins que de grosses pointures se rangent parmi les « négationnistes » — encore que, notons-le, le camp adverse n’en manque certainement pas lui non plus —, ce qui donne aussi un certain intérêt à leur point de vue. L’Américain Reid Bryson, considéré comme l’un des pères de la météorologie aux États-Unis, en est un exemple.L’un des derniers en date est Claude Allègre, savant de renom ayant remporté de prestigieux prix en sciences de la Terre et ex-ministre français de l’Éducation et de la Recherche. Comme les autres hommes de science dont il sera question ici, M. Allègre admet volontiers que la planète devient de plus en plus chaude. « La (...) question, écrivait-il l’automne dernier dans le magazine L’Express, est celle de l’influence du CO2. L’augmentation des teneurs en CO2 dans l’atmosphère est un fait d’observation, et l’homme en est très certainement responsable. À terme, cette augmentation deviendra sans nul doute une pollution néfaste, mais son rôle exact sur le climat est moins clair. Divers paramètres nous paraissent plus importants que le CO2. »
Contre-arguments
Voici donc, sans donner tort ou raison à qui que ce soit, un bref résumé de ces « paramètres ». Soulignons pour finir que des scientifiques ont déjà répliqué à ces arguments. Un bon aperçu de ces « contre-attaques » se trouve sur le site de la Royal Society, vénérable organisme scientifique britannique (www.royal soc.ac.uk/page.asp?id=6229).
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